Ah ce fameux miroir justement, celui dans lequel j’espère que tu apprendras à te regarder, à aimer te regarder et à t’aimer tout court.
Ce miroir c’est aussi notre regard dans les yeux de l’autre dont je parlais au texte précédent, ce qui fait qu’ensemble nous sommes meilleurs que seuls, que la lumière de l’un met l’autre en valeur.

Le pas hésitant, tu t’avances vers le miroir.
De quoi as-tu peur ? De toi, de ton image ?
Tu aimerais avancer les yeux fermés, que tout soit noir
Et si ce que tu allais voir n’était juste qu’un mirage ?
Qui es-tu ? Comment vas-tu te percevoir ?
Face à toi-même comme si tu traversais les rivages
L’épreuve de la vérité se retrouve dans le miroir
A la recherche de la figure derrière ton visage

Que vois-tu quand ton regard croise le miroir ?
Ce visage, ce voyage, d’où naissent émotions contradictoires
Que veux-tu y lire ? Que veux-tu y voir ?
Être la loupe de tes défauts que tu juges rédhibitoires
Éclairer tes yeux de l’éclat de tes espoirs
Ferme les yeux, souffle, ouvre-les, c’est à toi que revient ce pouvoir
Celui de choisir le côté du mince fil entre défaite et victoire
Tu es maître de ton reflet, tu es l’homme ou la fille du miroir

Les gens qui te descendent après t’avoir porté aux nues
Ceux à qui tu voudrais prêter tes chaussures
Qu’avant de juger, ils empruntent le chemin que tu as parcouru
Qu’ils y sentent les cailloux et l’intensité de tes blessures
Combien d’entre nous ne se voit que dans le regard des autres
Ne vivent pas leur propre vie par peur d’être jugés
Comme s’ils s’interdisaient toute erreur, qu’ils les voyaient comme des fautes
Préférant suivre une vie tracée pour être à l’abri des préjugés

Assume tes défaites,
Sois fier de tes victoires
Garde haute ta tête
Quand tu te regardes dans le miroir

Face au miroir, point de juge, tu es ton libre arbitre
Cette glace, son reflet, à l’abri du regard des autres
Une page blanche, de tes yeux s’écrit un nouveau chapitre
Ouverts ou fermés, les yeux expriment tant de leur hôte
De glace ou de feu, flamme d’étincelles ou larmes par litre
Les yeux en disent bien davantage que des icônes, que des émot’
C’est une vie, la tienne, que tu lis dans le prisme de cette vitre
Ce regard peut être ton poison, il peut aussi être ton antidote

Prends garde du dictat des apparences
De cette faim qui se transforme en appât rance
La gloire et les éloges ne sont pas mes appétences
Et le matin, j’ai d’autres rêves qu’être à la présidence
Et lisez mes yeux, voyez ce qu’ils élisent en résidence
Faire des larmes un cristal pur, en force la résilience
Comme un plébiscite pour une autre forme de brillance
Vote unanime qui porte le flambeau des espérances

J’aime le miroir, droit, vrai, ni concave, ni convexe
J’aime me fier à l’image que je peux y avoir
Parce que je ne suis pas quelqu’un facilement qu’on vexe
J’affronte sans déformation ni fard la vérité du miroir
J’aime le paradoxe du miroir
Tout est clair, tout est trouble
Comme si je sortais de l’armoire
Je me retrouve face à mon double

J’assume mes défaites,
Je suis fier de mes victoires
Je garde haute ma tête
Quand je me regarde dans le miroir

Qu’on me dise hors des normes sociales
Qu’on m’exclut de ce qu’on appelle les gens bien
J’assume d’être moi, j’assume d’être marginal
Loin du modèle la maison, la famille et le chien
On dira que je ne tourne pas rond
Loin d’une vie carrée qui mise à fond sur la forme
Je préfère mettre l’énorme sur le fond
Car au fond, il devrait être norme

On a tous une vision différente des choses
Cette petite lueur, seuls à pouvoir la percevoir
Alors essaie, alors tente, alors ose
Tu es toi, l’homme ou la fille du miroir
Moi, j’aime ce moment où je suis seul
Seul face à moi-même dans le miroir
Rien d’autre que ma seule gueule
Face à mes peines et mes espoirs

Le miroir, j’en ai fait ce champ de bataille
Où mon bien et mes maux s’affrontent
Où j’ai appris à aimer mes cicatrices et mes entailles
Je regarde maintenant avec fierté ce qui était ma honte
J’ose maintenant regarder en face, oui j’ose me voir
Je regarde dans les yeux le destin que la vie a à me pourvoir
J’en fais un festin et il mérite bien un pourboire
Oui, je suis fier de ce que je vois dans le miroir

J’assume mes défaites,
Je suis fier de mes victoires
Je garde haute ma tête
Quand je me regarde dans le miroir