Ma petite période « roots » de la semaine vient tout juste de commencer.
Après la semaine cantalienne, un road trip à travers les Alpes, dans ma petite camionnette, la nuit dernière, j’ai dormi à la belle étoile, sur les rives du lac de Serre Ponçon.
En ce lundi, il fait un temps automnal, froid, pluvieux. Je me pose à Uvernet, un endroit familier. J’irai grimper le col de la Cayolle dans l’après-midi ; en amont et en aval de ce moment, je compose les textes que j’ai commencé à gratter les dix derniers jours.
Ce lieu que je connais depuis des années, dans lequel je me sens bien, est le lieu idéal pour s’imaginer mon avenir, pour le rêver…
Cette vie un peu différente n’est qu’un fantasme brumeux de moment de déprime, il est temps de le coucher sur feuille, de le projeter, de lui donner les prémices d’une existence.
Il sort de son statut de rêve pour devenir un projet. Il n’est pas question de dire « Adieu Paris », de sortir d’un monde, non il s’agit d’en construire le mien.
Quel est mon projet de vie ? Qu’ai-je envie de faire ? Qu’ai-je envie de vivre ?
Une vraie invitation à moi-même à y réfléchir pour m’y projeter.

Petite projection du futur
Je me détourne des parisiens, du métro
Je pars à l’aventure
Je laisse ma vie de citadin dans le rétro
Pour un voyage sans ticket, ni plan défini
Juste un couteau, un briquet et des rêves à l’infini
Car ma tête ne rêvait que de partir en balade
Comme mon cœur ne battait qu’à l’idée de vivre en nomade
Alors je pars sans regrets car je m’en sens mûr
Le rêve est mon engrais, il fait grandir ma nature
Et très vite, mon cœur se sent plus léger loin de chez lui
Et lentement mes pensées s’envolent plus loin chaque nuit
Et je me sens le cœur plus libre quand je suis loin de chez moi
Quand vivre au jour le jour met mes sens en émoi
Le cœur volatile car mon essence est d’être en balade
Le ciel comme toit, depuis cette nuit je vis comme un nomade
Je suis plus fort depuis que je suis en paix avec mes démons, vie formidiable
Retour aux racines, simple, basique mais loin l’idée d’être marg’minable
Les poings devant, la rage aux dents, à ma vie d’avant j’ai mis un point final
J’héberge les bases d’une vie un peu folle, je me sens barginal
Simplicité et minimalisme, de l’originalité mais rien d’orginal
La liberté en récompense c’est loin d’être un gain marginal
Comme une façon d’embrasser l’envie
Comme une action d’enlacer la vie
On peut voir cela comme une retraite,
Mais loin de moi l’idée de buller
Car depuis ma première carrière faite,
Mes envies ne font que pululer
Je vis au jour le jour mais je n’en ai pas moins de projets
J’en ai encore bien des tours et vous en faites l’objet
Un peu à l’écart, je vis une existence solitaire
Loin d’être égoïste car j’aime me sentir solidaire
Plus que jamais mes projets mettent l’humain au centre
C’est peut être qu’après tout j’ai ça dans le ventre
Entre rien et tout, j’aime à cultiver l’idée d’ambiguïté
Loin et près, j’aurais rêvé d’avoir le don d’ubiquité
Je pars sur les chemins, je crois que c’est à ça que je suis formé
J’ai cultivé ma rage le long des routes, normal que je sois borné
Je pars à la conquête d’une vie qui me ressemble
Mes idées sont les pièces d’un puzzle que j’assemble
Une vie pleine mais sans stress
Prendre le temps d’aller vite, que la vie me prenne pas de vitesse
Une vie forte mais sans engagement
L’assurance que je donne le meilleur, tu l’auras oui mais sans serment
Une vie où je suis moi même et sincèrement
Une vie à me perdre, oui mais sans errement
Car comme j’ai pas choisi de naître, je choisirai pas de mourir
Je vais bien au delà de mon paraître, mon être pour me nourrir
De vallée en vallée, au fil des rivières je suis en balade
Quand le cœur et l’âme à l’unisson sont nomades
Un vélo, un camping car que je pose là où j’ai envie d’explorer
Des ambiances et des paysages qu’au premier regard j’ai pu adorer
Sans doute car il y a du soleil, de la montagne et des forêts
Le type d’atmosphère où je plais à m’imaginer une retraite dorée
Une vie sur les hauteurs car j’aime la zen altitude
De la nouveauté mais quelques repères car j’ai mes vieilles habitudes
Mon endroit rêvé je l’imagine une petite cabane, un petit chalet loin des regards
En haut d’une colline, arrosé de soleil du matin au soir car j’aime vivre tôt et tard
Une terrasse et une vue sur les montagnes, un petit nid d’aigle
Et puis un chêne pour la sieste, vie méridionale c’est une règle
Un hublot pour les rares jours de pluie
Un stylo et mon cahier pour les quelques jours d’ennui
On oubliera télévision et téléphone, ce qui rapproche de ce qu’ils appellent civilisation
J’y préfère une salle pour l’entretien du corps et pour la méditation
Des fleurs pour regarder le butinement des abeilles et le vol des papillons
Le minimum de ce qu’on peut rêver et pas des objets par millions
Et puis cultiver la terre, avoir mon petit potager
Se cultiver l’esprit aussi, avoir un petit pote âgé
De ceux qui enseignent la valeur d’être jeune par leur vieillesse
De ceux qui savent que ça ne sert à rien de vouloir prendre la vie de vitesse
Car le temps passe et je me plais à imaginer cet avenir plus lointain
Bien sûr ce n’est qu’une image un dessein de ce que j’aimerais que soit mon destin
Mais ce soir pour sûr j’irai faire au bord de l’eau une petite balade
Car c’est ainsi mon cœur et mon âme sont bien nomades.